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Comportements nocturnes de certaines espèces pétricoles.
Article de  Pierre BRICHARD (Bujumbura, Burundi)    in Rev. Zool. afr-, 92, n° 1 (paru le 31 mars 1978) 
Notes sur le comportement nocturnes de certaines espèces de poissons pétricoles du lac Tanganyika.

Les observations rapportées ci-dessous ont été recueillies fin septembre 1977 sur les pentes rocheuses à 25 km de Bujumbura au Burundi, au lieu-dit " La Source ", entre 20.00 et 22.00 heures, par pleine lune. Ont participé à cette exploration sept plongeurs expérimentés, dont cinq sont des récolteurs professionnels de poissons du lac, et ont plusieurs années d'expérience. La plongée, pour des raisons de sécurité, fut limitée à la couche superficielle, entre la surface et 12 mètres de profondeur, par bonne visibilité, ce qui permettait d'identifier les poissons à la lueur des phares jusqu'à une distance de 5 à 6 mètres.

Beaucoup d'espèces purent être observées à très courte distance, au point qu'à titre d'expérience, il fut possible de capturer des Cyphotilapia frontosa à la main. Bien que cette communication soit basée sur une seule exploration, l'absence de tout renseignement sur la vie nocturne des poissons du Lac Tanganyika, les problèmes liés à l'organisation de telles plongées, qui en rendent la répétition assez difficile, et surtout la netteté de certains phénomènes observés dans le comportement de certaines des espèces pétricoles du lac, incite à la publier sans plus attendre.
Les pentes explorées, dont la topographie est bien connue des participants et dont les populations ont fait l'objet de centaines d'observations diurnes au cours des sept années précédentes, sont d'abord constituées d'un socle d'une vingtaine de mètres de large, fait de sable fin, recouvert par places de blocs erratiques ou d'entassements de moellons jusqu'à une profondeur d'à peu près quatre mètres.

Une série de blocs cyclopéens borde ce plateau et surplombe une pente abrupte faite de l'assise de roche suivie d'entablements de sable, le tout se répétant au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans les profondeurs. Ce type de biotope est caractéristique de la zone rocheuse au sud de Bujumbura.
Deux très fortes différences furent notées entre la distribution des espèces par rapport au substrat et le comportement de certaines espèces grégaires de mi-eau, entre le jour et la nuit. Inversion de l'écologie par rapport au substrat.

Tout d'abord, les espèces qui pendant le jour, se tiennent à distance du substrat, souvent jusqu'à plusieurs mètres, se posent sur ce dernier pendant la nuit s'accolent aux anfractuosités ou même se dissimulent à l'intérieur de celui-ci. Elles s'y tiennent inactives, immobiles, et en état apparent de semi-veille. Il est fréquent même qu'on puisse les toucher avant qu'elles ne fuient.
Les espèces pour lesquelles ce comportement fut noté sont : Cyphotilapia frontosa, Cyprichromis nigripinnis et microlepidotus, Perissodus microlepis, Neolamprologus brichardi, elongatus, A. compressiceps, Lepidiolamprologus lemairii et deux Xenotilapia non identifiés. Par contre, certaines des espèces qui vivent à l'intérieur du substrat dans les dédales que fournit l'entassement de roches, que l'on ne voit pour ainsi dire jamais à découvert en plein jour, se promènent et se montrent actifs pendant la nuit. Il en est ainsi pour les Phylonemus, Lophiobagrus, des juvéniles de Bagridae, de Chrysichthys, Synodontis multipunctatus, Malapterurus electricus. Un seul Mastacembelus fut aperçu en plusieurs exemplaires; il s'agit de M. plagiostoma, qui, à l'encontre des autres espèces du genre n'est pour ainsi dire jamais rencontré en plein jour à découvert. Il semble bien que ce Mastacembelus soit une espèce nocturne, comme d'ailleurs d'autres informations recueillies par l'auteur au sud du lac paraissent le confirmer. Il est à noter qu'aucune espèce de cichlidé vivant dans les interstices du substrat, comme les Julidochromis, les Telmatochromis, les Neolamprologus schreveni, savoryï et furcifer quand ils furent aperçus dans les interstices, n'étaient actifs. Aucun d'ailleurs n'était à découvert hors de son abri.

Il y a donc une inversion très remarquable dans la situation de plusieurs espèces liées aux habitats rocheux. Celles qui vivent à l'écart du substrat pendant la journée s'en approchent pendant la nuit pour venir s'y réfugier, et même y pénètrent.

Par contre, une certaine partie de la population lucifuge, et peut-on dire cavernicole, à l'exception des Cichlides, sort du substrat sans doute pour fourrager à sa surface.
Quant aux espèces qui vivent normalement à la surface du substrat pendant les heures de jour, elles s'y posent ou s'y dissimulent suivant le cas, et cessent toute activité. Tels les Lamprologues ubiquistes comme N. modestus et N. tretacanthus, tels aussi les Tropheus, les Petrochromis, qui se cachent dans le substrat ou les anfractuosités de sa surface. Dispersion sur et dans le substrat des espèces grégaires.
Les espèces grégaires de 'mi-eau' dont la dispersion fut constatée sont les suivantes : Cyphotilapia frontosa, Cyprichromis nigripinnis et microlepidotus, Neolamprologus brichardi et deux Xenotilapia. Tous les individus de ces bancs furent découverts posés sur ou accolés contre le substrat, à des distances entre divers individus, atteignant le mètre. La seule exception est N. brichardi, groupé souvent à trois ou quatre contre le substrat.
Dans aucun cas, des groupements similaires à ceux que l'on peut observer de jour, sur le même terrain, ne furent constatés. Il apparait d'autre part que les individus observés n'étaient pas actifs. Il est probable que le regroupement en bancs, s'effectue au matin quand les espèces s'élèvent de la surface du substrat. Il est à noter toutefois que certaines espèces grégaires de mi-eau, tels Cyathopharynx furcifer et Ophthalmochromis nasutus ne s'étaient pas posées sur les fonds, seuls de très rares exemplaires, infime fraction des bancs diurnes se trouvant sur les pentes. Malgré plusieurs essais, il ne fût pas possible d'apercevoir les bancs à mi-eau, soit qu'ils se tinssent trop au loin, soit qu'ils fussent descendus plus bas.
Observations diverses
Les essaims d'alevins de Neolamprologus elongatus, qui pendant la journée s'élèvent au-dessus du substrat, de manière assez dispersée, étaient concentrés sur ce dernier, sur une petite dalle, les deux parents posés à proximité, apparemment tous en sommeil.
Perissodus microlepis : de très nombreux spécimens, souvent des paires, furent aperçus posés sur le substrat, soit sur le sable, soit au coin d'une roche. Un gros essaim de juvéniles de 3 cm. à peu près était concentré à proximité immédiate de la pente, sans que les parents fussent aperçus.
Limnotilapia dardenni: paraissent remonter des profondeurs où ils se tiennent pendant la journée et se tiennent en état de veille à une dizaine de cm du substrat. Au contraire des autres espèces, ils paraissent très éveillés et ne se sont pas laissé approcher.


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